Les 3e et les 2nde LOG rencontrent l’écrivain Antoine Dole

Le vendredi 14 janvier, des élèves de 3e Prépa Métiers et de 1er Bac pro logistique ont pu rencontrer en visioconférence Antoine Dole, auteur d’A copier cent fois, texte étudié en classe.

Après la lecture de deux travaux d’élèves, des lettres qualifiées de très fortes et très belles par l’écrivain, la rencontre a pris la forme d’un échange de questions/réponses fructueux.
• Pourquoi avoir choisi la fiction plutôt que l’autobiographie ?
« Je voulais écrire un livre sur le harcèlement scolaire car j’ai été harcelé, j’ai vécu des situations de violence au collège.[…] Personne n’a le droit d’être violent avec vous : si votre employeur, votre petit copain/petite copine, n’importe qui est violent, c’est à vous de dire non ! » « On ne sait pas ce que vivent les gens autour de nous » : il y a l’apparence, il y a votre vécu. C’est à vous d’être fier, cela vous rend fort. Il faut être cool, ne pas être dans le jugement « On est toujours la sorcière de quelqu’un ». Le « Je » n’est pas un positionnement autobiographique mais je l’ai choisi pour faire ressentir les émotions au lecteur.

• L’écriture permet-elle de guérir des blessures subies, d’après vous ?
Un des deuils quand on devient écrivain c’est d’arrêter de penser qu’écrire va réparer et guérir tout ce que l’on a vécu. En un sens c’est vrai car nommer c’est reprendre le contrôle. Mais c’est faux car il y a ce qu’on appelle « le livre impossible » : le livre qui résout les problèmes intérieurs. Mais à chaque nouveau livre on se dit c’est celui là mon livre impossible et le nouveau et le nouveau… Et puis le jour où on trouve cette clé on va arrêter d’écrire, en fait.

• Vous avez choisi une écriture avec un vocabulaire parfois cru, des thèmes forts comme l’homosexualité et pourtant c’est un livre jeunesse, pensez-vous qu’on s’adresse aux jeunes comme aux adultes ? Que changez-vous dans l’écriture pour les adultes ?
J’écris pour els jeunes et les adultes de 3 ans à 117 ans. […] Les tournures de phrases sont peut être moins compliquées pour les jeunes mais il n’y a pas des sujets pour les enfants et des sujets pour les adultes. Un livre c’est pas dangereux, vous n’y trouverez que ce que vous y cherchez. Il peut arriver qu’un livre vous tombe des mains. Un livre c’est comme une rencontre : vous n’êtes pas obligé de garder tout le monde dans votre vie !

• Utilisez-vous souvent l’italique pour donner accès aux pensées des personnages ou bien est-ce seulement dans ce livre pour montrer la difficulté de parler ?
Il y a assez peu de dialogue dans mes livres car il y en a beaucoup dans la BD par ailleurs, donc l’italique me sert pour traduire le dialogue intérieur des personnages.

• Pourquoi avoir choisi l’absence de la figure maternelle dans ce livre, est-ce pour insister sur un huis clos père/fils ?
C’est très dur d’être une femme dans un monde d’homme, dans une société patriarcale. Je ne nie pas du tout la difficulté mais, aussi, c’est pas si facile d’être un garçon dans un monde d’homme à cause de la pression de la masculinité, de la virilité. Il n’y a pas qu’une façon d’être un homme. Ce qui vous rend vulnérable ne vous rend pas fragile. Ta fierté à toi te rend fort.

Vous pouvez devenir ce que vous voulez devenir, ce qui vous donne du bonheur, il faut suivre son intime conviction. […] Ce qui compte c’est le travail que vous allez mettre au service de vos rêves, c’est de devenir ce que vous voulez devenir.

Ondine BRICE
Professeur documentaliste

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